Considérée comme un des fondements de la République française, la laïcité est inscrite dans la constitution de 1958. Elle figure parmi les droits et libertés fondamentaux au même titre que l’égalité et la liberté. C’est une façon de séparer les institutions religieuses de celle étatique qui permet à chaque individu de choisir librement sa religion et de la pratiquer tout en respectant celle des autres. Elle repose sur trois principes qui garantissent sa légitimité. On vous en parle ici. Focus !
Principe n° 1 : la liberté de conscience et la liberté de culte
La laïcité garantit à tous les individus (croyant ou non croyant) le même droit à la liberté d’expression. Grâce à ce fondement, chaque Français est libre de s’exprimer sur ses convictions religieuses. Il leur assure ainsi le droit d’avoir ou ne pas avoir de religion. Ils peuvent également décider librement d’en changer ou de ne plus en avoir du tout. La laïcité permet en outre le libre exercice du culte tant que les manifestations ou cérémonies religieuses respectent l’ordre public.
Aussi, vous bénéficiez de la liberté de religion et de la liberté vis-à-vis de la religion. Autrement dit, personne ne peut être forcé à respecter les dogmes et prescriptions religieuses. Le truchement de l’école laïque permet à la liberté de conscience et à celle du culte de recevoir la garantie fondatrice d’une communauté soucieuse d’émanciper le jugement.
Pour cela, il est indispensable de donner à cette école les références culturelles qui permettront de le libérer des puissances idéologiques dominantes et de leur emprise médiatique. Par conséquent, l’autonomie du jugement et le pari sur l’intelligence sont les principales valeurs de la laïcité. Par ailleurs, elles garantissent le pluralisme des opinions religieuses.
Principe n° 2 : la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses
La séparation des institutions publiques et des organisations constitue un principe très important de la laïcité. Selon ce principe, la structure étatique ne reconnaît ni ne salarie aucun culte. L’ordre politique est donc fondé sur la seule souveraineté du peuple et des citoyens. De ce fait, elle ne régit pas le fonctionnement des organisations religieuses à l’interne.
En effet, la laïcité est définie en droit comme le principe de la dislocation dans l’État de la société civile et de la société religieuse. On l’associe à la neutralité ou à l’impartialité de l’état vis-à-vis des confessions religieuses. Cette conception exclut les églises de l’exercice de tous types de pouvoir politique ou administratif.
La laïcité s’oppose donc vivement à la reconnaissance d’une religion d’État. Il en résulte la neutralité de l’état, des services publics et des collectivités locales, non de ses usagers. Cette neutralité n’est pas le synonyme d’une indifférence aux valeurs. Dans les faits, les institutions publiques incarnent le choix simultané de la liberté de la conscience et de l’égalité ainsi que celui de l’universalité.
Cependant, l’application du principe de la séparation de la structure étatique et des religions peut varier d’un pays à un autre. Elle peut passer de la laïcité proprement dite à la simple sécularisation.
Principe n° 3 : l’égalité de tous devant la loi
De la neutralité de l’état résulte un troisième principe. Il s’agit du principe d’égalité de tous les individus devant la loi, quelle que soit sa religion et sa provenance. L’universalité d’un État laïque lui permet de recueillir tous les êtres humains sans accorder un quelconque privilège à un particularisme. En réalité, la laïcité exclut tout avantage public qui pourrait être cédé à une religion donnée ou à l’athéisme.
Du latin ni l’un ni l’autre, la neutralité situe la communauté des citoyens qu’est l’état en dehors de toute emprise confessionnelle. La structure étatique n’étant plus un arbitre des croyances délivre la sphère privée dans le domaine éthique et spirituel. Elle ne détient plus aucun pouvoir de traditionnel de domination qui lui permettrait d’instrumentaliser la religion et de lui consigner un statut credo obligé.
La laïcité est un moyen efficace de garantir à tous les citoyens, croyant ou non de vivre dans une communauté conviviale. Quelle que soit la catégorie, ils ne seront plus stigmatisés à cause de leurs convictions particulières. Cette conception permet ainsi de mettre en avant ce qui est commun à tous les hommes.
Il ne s’agit pas d’une nouvelle confession religieuse séculière et encore moins d’une option spirituelle parmi tant d’autres. Au contraire, la laïcité constitue la condition sine qua non à une possibilité de coexistence des diverses croyances et des athées sur la base d’une égalité stricte des droits de l’homme.
Selon ce principe, la laïcité et incompatible avec toute sorte de discrimination qu’elle soit positive ou négative. Athées, croyants ou encore agnostiques, tous sont égaux devant la loi.
En somme, la laïcité n’est pas une opinion parmi tant d’autres, mais plutôt la liberté d’en avoir une qui vous est propre. Loin d’être une conviction, il s’agit du principe qui autorise toutes les religions à condition que celles-ci respectent l’ordre public.